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Exposition MOTS SUR LE CHEMIN
Exposition MOTS SUR LE CHEMIN

sam. 30 avr.

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Rome

Exposition MOTS SUR LE CHEMIN

WORDS ON THE WAY Art Brut dans la collection Giacosa Ferraiuolo 30.04.22>20.11.22

heure et lieu

30 avr. 2022, 10:00 UTC+2

Rome, Via Francesco Negri, 65, 00154 Rome RM, Italie

invité

à propos

PAROLES EN CHEMIN. L'ART BRUT DANS LA GIACOSA - COLLECTION FERRAIUOLO

SIC12 artstudio ROME Sous le patronage de la Municipalité du 8ème arrondissement et en collaboration avec l'Université La Sapienza

30.04.22 – 20.11.22

Commissaire d'exposition : Gustavo Giacosa avec la collaboration de Christine Jean

Artistes présents :

Anonyme Français – Babylone – Anibal Brizuela – Docteur B – Giovanni Bosco – Johann Fischer – Jill Gallieni – Prophète Gentileza – Garrol Gayden – Joseph Lambert – Massimiliano Moroni – Michel Nedjar – Oreste Fernando Nannetti – David Parsons – Melina Riccio – Prophète Royal Robertson – James Rosa – Riccardo Sevieri – Dominique Théate – Carlo Zinelli

L'atelier d'art espace SIC12À Rome, nouveau lieu dédié à l'étude et à la diffusion de l'Art Brut ainsi qu'aux dialogues possibles avec l'art contemporain, présente du 30 avril au 20 novembre 2022. :

Paroles en chemin

une exposition d'œuvres d'Art Brut de la collection de Gustavo Giacosa et Fausto Ferraiuolo

Paroles en chemindeuxième volet d'un cycle d'expositions a commencé l'an dernier avecA Deux(exposition inaugurale du Sic12 artstudio-Rome) a pour objectif d'éclairer le signe graphique dans son rapport à la marque dans l'espace de la ville mais seulement dans d'autres formes d'écriture, créées seules, sur des formats intimes comme les pages d'un cahier . Ces dernières, œuvres ou documents, sont à l'origine de la notion d' "Écrits bruts" créée par Michel Thévoz en 1978. Ces productions se caractérisent soit par la connivence chaotique de mots et d'images répondant à un ordre intérieur et mystérieux , soit par une forme hybride qui transmute une forme écrite en image. Car comme les formules Michel Thévoz dans son livreLes écrits bruts. Le langage de la rupture: « On n'écrit pas seulement pour formular des idées (...) on écrit aussi parfois, et dans tout autre sens, pour s'affranchir de soi, pour s'aventurer hors de la sphère personnelle dans un espace imaginaire où se défont les pôles d'émetteur et de destinataires de messages“.

Gustavo Giacosa s'est intéressé aux œuvres d'auteurs-marcheurs s'il manifestait dans l'espace public hors du système de l'art. Cette recherche a donné lieu à des expositions commeNous

ceux de la parole toujours en marcheà Gênes en 2010,Bandits de'Artà Paris en 2012,Paroles en marcheà Toulon en 2016 ainsi qu'à des articles commeL'Altérité et l'ailleurs(Artpress n° 30) ouLignes de fuitepour le catalogueL'Autre de l'Artédité par le Musée LaM en 2014. Ce parcours de recherche a porté à la reconnaissance institutionnelle certains de ces auteurs-marcheurs, comme Melina Riccio dont les œuvres sont actuellement incluses dans l'expositionSaison 2 : Bricolageau Musée National d'Art Moderne – Centre Georges Pompidou à Paris La nouvelle expositionParoles en cheminà Rome est héritière de toutes ces découvertes. L'écriture et la marche est l'une des trois thématiques de la collection de Giacosa et Ferraiuolo, les deux autres étant la notion du double, du miroir et de l'altérité, évoquée avecà deux,et le corps humain et la mémoire qui fera l'objet d'une autre exposition.L'expositionL'exposition ouvre sur une section documentaire qui retrace à travers photographies et vidéos le cheminement graphique d'auteursbrutssur les murs de plusieurs villes. De Rio de Janeiro à Mamouzdou, de Volterra à Castellammare del Golfo, ces manifestes poétiques exécutés en plein air se caractérisent par une urgence expressive au caractère éphémère.Soit peintes sur les façades extérieures des immeubles, à l'instar deMélina Riccio,Jean BoscoetBabyloneou gravées sur les murs intérieurs d'une institution psychiatrique, comme l'a faitOreste Fernando Nannetti, ces formes d'écriture sont réalisées à partir de moyens de fortune : peintures récupérées dans des poubelles, morceaux de charbon utilisés pour se réchauffer, boucles de ceinture des uniformes portés par les patients des hôpitaux psychiatriques italiens.Certains commeMélina RiccioousProphète Bontése sentent investis d'une mission divine à accomplir sur terre. Ils s'adressent aux passants pour dénoncer une terre martyrisée par la domination humaine, les exhortant à un changement de mode de vie. D'autres commeJean BoscoousBabylone, indifférents à la réception de leur œuvre, suivent un élan purement gestuel et visuel par une boulimie d'espace et d'expression. Les cartons brandis par ce SDF anonyme comme des pancartes témoignent de la situation précaire de son auteur tout en demandant de l'aide avec humour et sens critique. La récupération et l'exposition de ces documents introduits un questionnement essentiel à l'Art Brut : quand et comment un document privé devient œuvre d'art ?L'exposition se poursuit avec une mise en écho d'œuvres d'auteurs qui dans l'intimité de leur chambre ou dans le cadre protecteur d'ateliers de création sans mais thérapeutique, ont détourné les codes de l'écriture exaltant le rythme et la dimension visuelle de leurs calligraphies. Dans

  l'exposition ces formes de littératures intimes ont été rapprochées selon des caractéristiques communes à ces auteurs :LettresNombreux sont les exemples de lettres que certains patients, avec une véhémente volonté d'intégration sociale, écrivent depuis leur enfermement asilaire. Certains de ces messages sont efficaces pour maintenir les conventions linguistiques. Les lettres duDocteur B, adressé à l'ancien président de la république italienne Giovannni Leone, oublient pourtant rapidement les canons du discours épistolaire pour se transformer en un impétueux flux graphique au contenu illisible. L'urgence et la colère de son auteur se versent sur les pages les transformant en sismographe capteur de ses émotions. De tout autre ordre, les lettres queMichel Nedjar, artiste à mi-chemin entre art brut et art contemporain, envoie à ses amis. Dans ses messages affectueux, il s'amuse à jouer avec les formes arrondies des lettres dans une forme d'écriture automatique. Lettre et enveloppe font partie d'une même unité visuelle qui rappelle les jeux ludiques de l'art postal.PrièresUne dimension mystique de l'existence influence l'écriture de certains auteurs. Certains adressent leurs compositions textuelles à un lecteur occasionnel, d'autres dans un soliloque constant ne s'adressent qu'à eux-mêmes.Jill Gallieniremplir quotidiennement les pages des cahiers avec une écriture répétitive aux traits minuscules qu'elle appellePrières à Sainte Rita. Un désir d'effacement propre à l'invocation des mantras transparaît dans ces prières adressées à la patronne des causes impossibles. Et si la fluidité de l'encre se prête bien à suivre le rythme chantant des prières qui renverra toute une page, le stylo bic deAnibal BrizuelaFaciliter également l'organisation architecturale de ses propres révélations mystiques. Chaque lettre de chaque mot est dessinée en forme de flamme, donnant à l'ensemble de cette désagrégation sémantique une unité visuelle : un incendie apocalyptique où périssent ensemble les aspects antinomiques de ses visions.La ferveur missionnaire deMélina Riccione connaît aucune limite. Cet artiste protéiforme sert de tout type d'ordures abandonnées dans les rues pour en montrer la possible métamorphose ainsi que le message caché que Dieu lui envoie dans chaque objet recueilli. Ces textes, poèmes ou chansons, sont parfois brodés sur ses propres habitudes, devenant elle-même le porte-drapeau d'unverbequi exhorte à réveiller les consciences affaiblies des êtres humains.Récits autobiographiquesLe rapport de complémentarité entre texte et image caractérisent les récits autobiographiques d'auteurs tels queDominique ThéateetJohann Fisher. Tous deux servent d'un simple crayon noir pour bâtir une mythologie personnelle où se côtoient un Je à la troisième personne et des personnages réels ou imaginaires issus de leurs expériences de vies. Avec une riche inventivité

langagière et utilisant l'écriture scripteThéatese consacre à la réalisation des "schémas", sorte de vignettes de bande dessinée au sein de ses autoportraits s'élevant à des réflexions autour de ces centres d'intérêt : l'amour, le théâtre, les voitures, le catch. A la Maison des artistes de Gugging, en Autriche,Pêcheurdessinait d'abord des animaux et des personnages exerçant des professions spécifiques, il a ensuite entouré ses représentations par des textes. Ces passages constituent une écriture cursive soignée sur des lignes tracées à l'avance. Les textes sont numérotés à plusieurs reprises, définissant l'ordre dans lequel ils doivent être lus. Ces planches composant un roman graphique imaginaire dont les domaines thématiques sont variés : famille, maladie, religion ainsi que son esprit patriotique élogieux et critique à la fois.

Codes alphabétiques

Les écrits d'Art Brut dérivent parfois de codes alphabétiques autres. À la normalisation imposée par l'apprentissage d'une langue écrite de certains auteurs réagissent par l'invention de signes graphiques qui ne sont en rien adaptés à ceux appris dans l'enfance.Richard Sévieriil crée un alphabet de mystérieux pictogrammes aux traits épurés. Il exalte la valeur de chacun en les dessinant isolés sur des feuilles de petite taille ou en succession les uns après les autres sur de grands formats. La combinaison donne lieu à une forma textuelle lisible comme une forme de poésie visuelle. Cette écriture indéchiffrable est née à la fois d'un désir d'effacement et d'exposition. L'auteur qui cache la raison de ces représentations est en même temps celui qui est habité par une compulsion graphique irréfrénable.

David Parsons'exprime également à partir d'un code secret mais purement gestuel et instinctuel. L'impossibilité de voir libère l'auteur de tout formatage culturel : dessiner et écrire devient ainsi un seul acte libérateur. Seules les limites de la page donnent un cadre structurant à ce récit composé des mots-nuages qui semblent en constant déplacement.

L'écriture deJoseph Lambert, qui lui aussi dans un dynamisme constant, est construit en fourrure et mesure que la principale avance sur les pluies horizontales de la page. Ces phrases en spirales se superposent à des divans compacts et colorés. Un murmure graphique à travers le quel il affirme sa vie.

Comme l'exprime le poète Ghèrasim Luca : « Libérez le souffle, et chaque mot devient un signal ». (Je m'oralise, Gherasim Luca. éditions courtes)

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